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Christopher Wise, l’homme qui a réhabilité Yambo Ouologuem

Christopher Wise est un écrivain américain, traducteur et professeur universitaire dont les recherches et publications portent, entre autres, sur la littérature de l’Afrique Occidentale Sahélienne, notamment du Mali, du Burkina Faso et du Sénégal. Il enseigne la Théorie de la Littérature et les Études Africaines au département d’anglais de la Western Washington University.

Parmi ses travaux de critique littéraire, on compte des articles sur l’œuvre de l’auteur malien Yambo Ouologuem ; il fut d’ailleurs la seule personne à avoir réussi à soutirer à ce dernier un entretien, depuis qu’il s’est muré au début des années 1970 dans un silence total, après le scandale et la mésaventure ayant frappé son premier roman Le Devoir de violence.

Profitant d’un séjour à l’Université de Ouagadougou (Burkina Faso) en 1996, dans le cadre d’un programme de coopération, le professeur Wise décida de partir sur les traces de Yambo Ouologuem, dont l’on avait plus de nouvelles depuis deux décennies déjà. Son idée était de rencontrer et de percer l’énigme entourant alors la vie de l’auteur malien, dont la vie était devenue source de légendes, d’aucunes l’annonçant mort, d’autres fou.

La rencontre entre Wise et Ouologuem fut l’aboutissement d’une aventure trépidante et une investigation digne du travail de détective ; elle mena l’auteur américain, par monts et vaux, ou plutôt par routes poussiéreuses et nids de poule, à travers brousses et savanes, de Ouagadougou à Sévaré.

Arrivé à Sévaré, il eut fallu une “embuscade” pour pouvoir rencontrer Yambo, l’écrivain malien étant devenu réticent à l’idée de rencontrer et encore moins de se confier à quiconque venu de l’occident. La conversation qui put avoir lieu entre eux fut ardue, hachée et menée à l’improviste ; il fut question du néo-impérialisme arabe en Afrique de l’Ouest, et aussi de littérature, même si Yambo avait tout fait pour esquiver les sujets ayant trait à son œuvre : « Je vous la laisse cela, à vous les intellectuels, les professeurs ». Son hostilité envers le monde de l’édition ainsi qu’envers ceux-là qui, comme Senghor, « un noir qui aurait aimé avoir la peau blanche », avaient critiqué Le Devoir de violence à sa sortie.

Les détails rocambolesques et les mésaventures rencontrées en chemin par Christopher Wise, à la poursuite de l’écrivain malien, ont donné lieu à un récit de ce voyage, un livre de 58 pages publié en 2011, sous le titre de In Search of Yambo Ouologuem. En 2018 il été traduit en français et publié par les Editions de Philae sous le titre de A la recherche de Yambo Ouologuem.

Les publications que Wise a consacrées à Ouologuem ont largement contribué à la réhabilitation du travail de l’auteur malien. L’entretien avait d’abord été publié dans la revue littéraire Research in African Literature. Parmi ces travaux, on peut citer son ouvrage intitulé The Yambo Ouologuem Reader: The Duty of Violence, A Black Ghostwriter’s Letter to France, & The Thousand and One Bibles of Sex, publié en 2008, Wise propose une traduction en anglais de toute l’œuvre littéraire de Ouologuem. Le chercheur américain a consacré plusieurs autres publications à Ouologuem, dont la préface à la réédition de Le Devoir de violence en 2002, par Le Serpent à plumes.










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